50 ans déjà : Lotus Europe/Europa
par La rédaction

50 ans déjà : Lotus Europe/Europa

Présentée à la presse le 20 décembre 1966 et disponible en France à compter de février 1967, l’ Europe suit la tradition de la marque, en reprenant le sacro-saint postulat « light is right » si cher à son créateur Colin Chapman. Mais elle marque également la fin de la période artisanale de Lotus, qui acquiert petit à petit ses galons de petit constructeur.

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La Lotus Europe a initialement été développée pour répondre à une demande de Ford de pouvoir disposer d’un sport-prototype capable de rivaliser sur les circuits européens avec son éternel rival, Ferrari.

Finalement écarté au profit de Lola et de sa GT MkIV, Lotus finit par reprendre le projet à son propre compte. La rumeur veut que Colin Chapman, le créateur de la marque, ait exigé que le fruit de sa collaboration avec le constructeur à l’ovale adopte le double nom de Lotus-Ford, et non Ford tout court…

La première série d'Europe (Type 46, ou S1) témoigne d’ailleurs de la brouille entre Lotus et Ford, qui jusqu’alors fournissait les moteurs des voitures de série. Elle adopte en effet la transmission et le moteur Cléon en alliage de la Renault 16 TX. Le regretté journaliste Gérard Jabby Crombac, ami de Colin Chapman, permit à ce dernier d’établir les connexions nécessaires avec la Régie pour que celle-ci fournisse ses moteurs 1 470 cc de 52 chevaux. Une fois l’admission, l’échappement revus et un carburateur double corps Solex installé par les motoristes britanniques, la puissance passe à 78 chevaux, pour propulser les 610 kilogrammes du petit coupé.

Introduite en 1970, la seconde série (Type 54) sera progressivement équipée du 1 565 cc de la Renault 16 TS, tandis que la Twin Cam introduite en septembre 1971 (Type 75) retrouvera le bloc moteur Ford à double arbre à cames 1 600 cc de 115 chevaux équipant déjà l’Elan et la Cortina Lotus. Moteur poussé à 135 chevaux sur la dernière de la lignée en 1973, l’Europa Special (ou JPS), et accouplé de surcroît à une boite de vitesses à cinq rapports contre quatre pour ses aînées.

L’Europe S1 repose sur un châssis poutre en V noyé dans la carrosserie en fibre de verre. Un gros inconvénient car en cas de choc touchant le soubassement de la voiture, il est irréparable et doit être entièrement changé. La seconde série gommera ce défaut en ayant cette fois recours à une carrosserie boulonnée permettant de détacher ledit châssis.

Le dessin, signé conjointement par Colin Chapman himself et son ingénieur en chef Ron Hickman, reprend pour l’essentiel les traits du prototype présenté à Ford en 1964. Large et très basse (1,07 mètre de hauteur au garrot), l’Europe bénéficie d’un coefficient de trainée exceptionnellement bas pour son époque (0,29).

Elle est aidée en cela par son pare-brise très incliné et sa partie arrière, dont la forme de bac est due à l’implantation de la mécanique. La version Special ne sera quant à elle disponible que de couleur noire, agrémentée d’un liseré doré ou argenté à l’image des Formule 1 sponsorisées par le fabricant de cigarettes John Player Special.

Intérieurement, l’Europe S1 se veut spartiate et tournée vers le pilotage ; ainsi, les vitres latérales sont fixes, et les sièges ne sont pas réglables. Les seuls moyens pour le conducteur de trouver une position de conduite lui convenant sont à chercher dans le pédalier et le volant, qui sont quant à eux ajustables. Enfin s'agissant de la rétro vision, dire qu’elle est symbolique relève de l’euphémisme !

Le placage du tableau de bord, en aluminium sur la S1, sera remplacé à partir de la S2 par un bois plus chaleureux. De même, les vitres s’ouvrent désormais électriquement, et les sièges deviennent réglables. Une climatisation est également montée pour permettre aux occupants de ne pas trop souffrir de la chaleur dégagée par le moteur.

Baptisée Europe dans ses définitions S1 et S2 pour le marché européen, la voiture est aussi nommée Europa sur les marchés anglophones pour les S1 et S2 uniquement. Pour les versions Twin Cam et Special, le patronyme Europe fut définitivement abandonné.

Les versions ‘Export’, apparues en 1968 et destinées aux Etats-Unis sont nommées Federal. Elles se distinguent par les catadioptres réfléchissants obligatoires outre-Atlantique, par leurs feux avant réhaussés et par leurs carburateurs Stromberg montés pour des raisons de normes antipollution.

De même que Tara King remplaça Emma Peel, l’Europe se substitua aux Elan S2 et +2 dans la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Plus précisément, l’actrice Linda Thorson se déplace à partir de la sixième saison en Europa S2 rouge, l’un des premiers modèles sortis en conduite à droite pour le marché anglais (la S1 et les premiers exemplaires de S2 n’étant pas commercialisés outre-manche pour ne pas faire de l’ombre à l’Elan). Pas sûr toutefois que John Steed ait réussi à descendre dans l’habitacle de la Lotus sans ôter son célèbre couvre-chef…

Produite au total à 9.882 exemplaires dans ses différentes déclinaisons, la carrière de l’Europe s’arrêta en 1975. S’agissant de la première série en particulier, sur les 25 exemplaires vendus en France, il n’en resterait actuellement plus que huit en état de circuler.

Fidèle à la philosophie Lotus, elle est enthousiasmante à conduire de par sa légèreté et son agilité. L’un des rédacteurs du Blog Auto a d’ailleurs pu en faire l’expérience il y a de cela quelques années avec une Twin Cam ayant appartenu au chanteur Richard Anthony…

Plus de trente ans après, le nom d’Europa ressurgira chez Lotus sur une nouvelle GT venant se placer entre les radicales Elise/Exige et la luxueuse et performante Esprit.

Illustrations : Lotus et capture d’écran (dernière photo)

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Présentée à la presse le 20 décembre 1966 et disponible en France à compter de février 1967, l’ Europe suit la tradition de la marque, en reprenant le sacro-saint postulat « light is right » si cher à son créateur Colin Chapman. Mais elle marque également la fin de la période artisanale de Lotus, qui acquiert petit à petit ses galons de petit constructeur.

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