Peugeot Hansen : immersion dans l'univers du World Rallycross
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par Thibaut Emme

Peugeot Hansen : immersion dans l'univers du World Rallycross

Beaucoup ont l'image du rallycross un peu champêtre, fait par des garagistes/casseurs avec des voitures bricolées pour tenir le temps que dure une épreuve. Ce n'est pas faux, même si avec l'avènement du championnat du monde World RX ce n'est plus tout à fait vrai.

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Avant de commencer, voici l'accident le plus spectaculaire du weekend breton, celui de Davy Jeanney que nous vous proposons en image par image (attention le fichier est un peu lourd). Pour une version encore plus grande, cliquez ici.

Parmi les concurrents, il y a l'équipe Hansen, devenue officiellement Peugeot Hansen, fondée par deux légendes du rallycross, Kenneth et Susann Hansen. Susann est la seule femme jamais titrée en championnat d'Europe de Rallycross (catégorie 1400). Quant à Keneth, avec ses 14 titres de champion d'Europe, 4 de vice-champion et ses 10 titres de Suède, il est l'ogre de la catégorie. L'écurie de son côté a engagé les voitures Citroën pilotée à l'époque par Keneth puis compilé 2 championnats d'Europe avec le fantasque Russe Timerzyanov avant de s'engager dans le WRX avec l'appui de Peugeot.

Les deux pilotes du team pour cette saison sont Timmy Hansen (23 ans), l'un des fils de Susann et Kenneth, et Davy Jeanney (28 ans), qui est devenu le tout premier Français à remporter une manche du WRX (sans compter qu'il a récidivé peu après au Canada). Les voitures sont des 208 préparées par l'écurie. D'un poids minimum de 1300 kg avec pilote, après la course (notion importante car on peut perdre des morceaux durant les courses), les voitures de WRX développent entre 540 et 600 chevaux. La 208 WRX du team Peugeot Hansen a un moteur préparé par Oreca et sort officiellement 540 chevaux. A noter que les pilotes disposent de 3 moteurs en tout et pour tout pour la saison et de 4 trains de pneus par épreuve (4 manches + demi-finale + finale).

LBA : Kenneth, le WRX est désormais championnat FIA mondial et on a vu une transformation dans les structures et les moyens mis en oeuvre. Ne craigniez-vous pas une perte des valeurs du rallycross, convivialité, épreuves ouvertes à beaucoup de pilotes (plateau de plus de 40 voitures ce weekend NDLA) ?

K. Hansen : Non. Nous faisons très attention avec les différentes écuries et les constructeurs engagés à ne pas lancer une course au "toujours plus". C'est important d'avoir le soutien d'un constructeur mais aussi de maîtriser les coûts. Les écuries de pointe font attention de ne pas lâcher les petites structures qui sont l'essence du rallycross.

LBA : Ce qui frappe en premier lorsque l'on arrive sur une épreuve de rallycross, c'est la proximité du public avec les écuries dans les paddocks.

K. H. : Il est important de conserver l'esprit familial et bon enfant du rallycross. Le public vient en masse car il n'y a pas de temps mort sur la piste et qu'ils peuvent approcher les pilotes et les voitures au plus près.

LBA : Lohéac est décrit comme le temple du rallycross. Est-ce une vue franco-française ou est-ce vraiment spécial ici ?

K. H. : Il y a quelques endroits très spéciaux comme Lohéac ou Hell en Norvège. C'est important d'avoir le soutien du public. Certaines épreuves sont plus emblématiques que d'autres, comme ici à Lohéac et les plus de 70 000 personnes attendues le montrent bien.

Si rattraper le champion du monde en titre, Petter Solberg, ne sera pas chose facile pour Timmy Hansen, il peut compter sur l'aide de Davy Jeanney (2 victoires à son actif en 2015) pour aller chiper des points précieux dans la course au titre au Norvégien. Ainsi armée, l'écurie Peugeot Hansen semble promise au titre constructeur. Ils sont en tête du classement provisoire avec 53 points d'avance sur le team Olsbergs MSE et 84 sur l'écurie de Petter Solberg SDRX.

LBA : Davy, en tant que Français, vous évoluez à domicile dans ce temple du rallycross qu'est Lohéac. Le public attend beaucoup de vous. Est-ce que vous ressentez une pression particulière par rapport aux autres manches ?

D. Jeanney : Le public de Lohéac est fantastique et nous porte plus qu'autre chose. Pas de pression particulière même si on sent ce public tout autour du circuit. Et dans les paddocks les gens sont sympas.

LBA : Justement, vous êtes entré dans l'histoire du rallycross comme le 1er Français à remporter une manche du championnat mondial. C'est un changement de statut pour vous, d'autant plus avec cette combinaison bleue du team Peugeot Hansen ?

 D. J. : C'est vrai que les années précédentes j'étais un peu plus incognito dans les paddocks et que cette année je suis plus sollicité. Mais j'ai mon fan club qui me suit depuis des années et dont un petit groupe (tous habillés de rouge NDLA) font le déplacement sur certaines épreuves en Europe.

LBA : Au départ de la manche 1, vous êtes complètement à l'extérieur sur la grille (tirée au sort NDLA) et vous balancez la voiture devant les autres, à l'équerre dans le premier virage pour prendre la tête. Prémédité ou c'était l'inspiration du moment ?

D. J. : Quand on est dans cette position il n'y a pas différentes possibilités. Soit on part avec les autres et on doit se ranger derrière au premier virage et on est dans le paquet, soit on tente le tout pour le tout et il faut que ça passe.

LBA : (...) Tout à l'heure, vous vous êtes fait pousser par Yvan Muller et cela vous pénalise pour le reste du weekend. Vous êtes allez lui en parler après la manche ?

D. J. : Même pas. C'est la course, c'est frustrant car il ne joue pas le championnat mais c'est le rallycross. Il faut savoir se placer et des fois ça ne passe pas.

Pour l'anecdote, mais qui révèle le caractère du garçon, Davy Jeanney est chef d'entreprise. Il tient un garage et une casse automobile et est donc semi-professionnel bien qu'actuellement 4ème du championnat du monde car "on ne sait jamais ce qu'il peut arriver". La tête bien sur les épaules donc et une bonhomie lui permettant, quelques dizaines de minutes après son accident qui le prive d'une victoire devant son public, de célébrer la victoire de l'écurie et de celle de son coéquipier Timmy.

Illustration : G. Vitry/T. Emme/le blog auto

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Pour résumer

Beaucoup ont l'image du rallycross un peu champêtre, fait par des garagistes/casseurs avec des voitures bricolées pour tenir le temps que dure une épreuve. Ce n'est pas faux, même si avec l'avènement du championnat du monde World RX ce n'est plus tout à fait vrai.

Thibaut Emme
Rédacteur
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