Vietnam : le naufrage de Vinaxuki
par Joest Jonathan Ouaknine

Vietnam : le naufrage de Vinaxuki

Le Vietnam a une bien curieuse manière de gérer son industrie automobile. En théorie, le gouvernement voudrait la développer et être capable à terme de produire entièrement des véhicules. En pratique, il alterne les mesures d'encouragement et le dédain total. Du coup, les assembleurs tirent la langue. Notamment Vinaxuki, au bord du gouffre.

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Le Vietnam a une bien curieuse manière de gérer son industrie automobile. En théorie, le gouvernement voudrait la développer et être capable à terme de produire entièrement des véhicules. En pratique, il alterne les mesures d'encouragement et le dédain total. Du coup, les assembleurs tirent la langue. Notamment Vinaxuki, au bord du gouffre.

En 2004, un certain Xuan Kien s'associait à Hafei. Rappelons qu'à l'époque, ce constructeur chinois avait le vent en poupe (cf. ses accords avec le Srilankais Micro Cars ou le Brésilien Effa.) Vinaxuki ouvrit un atelier à Hanoi, où il assemblait des citadines Lobo et des utilitaires légers. L'activité débuta en 2006 et les affaires marchaient bien. Son meilleur résultat fut un bénéfice net de 160 milliards de dongs (7 millions d'euros.) L'entreprise employait alors 1 000 personnes.

En 2009, Xuan entendit que l'état Vietnamien allait mettre en place des mesures protectionnistes et subventionner les assembleurs locaux. Il se lia à Jinbei (un moyen de prendre du recul vis-à-vis d'Hafei, mourant.) Puis il emprunta 220 milliards de dongs (6,8 millions d'euros) pour transformer son atelier. A partir de là, ses camions avaient davantage de "made in Vietnam". Le problème, c'est qu'ils étaient plus chers que les modèles importés. Les subventions ne vinrent jamais. En prime, le taux du prêt passa de 6% à 15%.

En 2012, l'état lui promit un prêt de 250 milliards de dongs (10,1 millions d'euros), de quoi éponger les dettes de Vinaxuki. Confiant, Xuan annonçait que ses camions posséderaient 40% de valeur ajoutée locale, à l'horizon 2018. Hélas, il n'a pas reçu le moindre dong.

Au Vietnam Motor Show de 2012, Vinaxuki créa l'évènement. Il dévoila une Hafei Lobo avec un avant complètement inédit. La VG 100 est présentée comme la première voiture "made in Vietnam". Le PDG posait fièrement avec la maquette de la VG 100 (ainsi que celle d'un monospace), création de ses designers. Seuls 3 prototypes furent construits.

La VG 100 fut un baroud d'honneur. Il a ensuite tenté d'assembler des poids-lourd DongFeng, mais ça ne l'a pas permis de se relever. Surendetté, Vinaxuki a revendu une partie de ses machines, ainsi que ses stocks d'acier. 700 des 1000 employés ont été congédiés. Xuan reconnait à demi-mots qu'il ne produit plus grand chose. L'usine est à vendre, mais il n'y a aucun repreneur. Le PDG a personnellement écrit au premier ministre, en vain.

Ainsi, l'un des seuls assembleurs à capitaux vietnamien est aujourd'hui dans une impasse.

Source :

Vietnamcar

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Pour résumer

Le Vietnam a une bien curieuse manière de gérer son industrie automobile. En théorie, le gouvernement voudrait la développer et être capable à terme de produire entièrement des véhicules. En pratique, il alterne les mesures d'encouragement et le dédain total. Du coup, les assembleurs tirent la langue. Notamment Vinaxuki, au bord du gouffre.

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