Il n'y avait pas de changement majeur du plateau en arrivant à Bahrein. Tout au plus était-il intéressant de noter la présence à nouveau de Mike Conway dans la Toyota #7 à la place de Kazuki Nakajima retenu pour la finale du championnat Super GT au Japon. Un nouveau pilote français faisait également ses débuts en LMP1, Nathanaël Berthon sur la Lotus CLM P1/01. La surprise venait de la décision d'Audi de reconstruire ses deux voitures avec de nouvelles coques, l'équipe ayant constaté un problème sans doute lié à des dégâts provoqués par les bordures à Shanghai. Une coque était envoyée en urgence d'Ingolstadt, suivie d'une autre à l'issue des essais libres lorsque le team Joest décidait de reconstruire une nouvelle fois la #1. privant la voiture de séance qualificative.

Qualifications

Les qualifications ont globalement confirmé l'état actuel des forces en présence. Comme à Shanghai, la Porsche #14 a décroché la pole position, mais cette fois avec deux dixièmes d'avance sur la Toyota #8, alors que les deux voitures restantes des deux écuries complétaient la grille dans le même ordre. La seule Audi en piste lors de la séance, la #2, ne pouvait faire mieux que cinquième à près d'une seconde du groupe des voitures qui la précédaient. En LMP2 une nouvelle fois la Ligier-Nissan du G-Drive Racing s'imposait devant l'Oreca-Nissan SMP #27, devançant l'autre Oreca #47 du KCMG Racing.

En GTE Pro, les Porsche à la peine se voyaient devancer par l'Aston Martin #97 de Turner-Mücke en pole devant la Ferrari #71. En GTE Am, une nouvelle fois l'Aston Martin #95 faisait la loi.

Course

Le départ voyait les Porsche partir en tête et un bon envol de Marcel Fässler sur l'Audi #2 qui surprenait les Toyota. Cela ne durait pas et les deux Toyota prenaient les devants rapidement, la #8 devant la #7, jusqu'à ce que la machine des leaders du championnat ne connaisse des soucis d'alternateur qui la laissent au stand et loin dans le classement. Elle pouvait repartir mais très attardée... Derrière la TS040 #7 caracolant désormais en tête, les deux Porsche échangeaient les positions au gré des ravitaillements en seconde et troisième position, l'Audi #2 essayant de s'accrocher tant bien que mal. André Lotterer tenait même un moment le meilleur tour. La seconde Audi, partie du fond de grille, allait remonter dans le classement mais sans pouvoir faire la jonction avec les autres LMP1-H.

Le reste de la course était du même tonneau pour les LMP1, sans changement majeur jusqu'à l'arrivée, et c'est la Toyota #7 de Conway-Sarrazin-Wurz qui l'emportait facilement devant les Porsche #14 et #20 à près d'une minute et l'Audi #2 à 1 tour. L'Audi #2 de Fässler-Lotterer-Tréluyer devait l'emporter pour avoir un espoir de titre. Avec une quatrième place, les vainqueurs du Mans doivent laisser le titre de champion du monde des pilotes à Sébastien Buemi et Anthony Davidson, alors que le titre constructeur reste encore mathématiquement jouable, même si on ne voit pas bien comment il pourrait échapper aux Toyota.

En LMP2 la course était rapidement bouleversée après un accrochage dans le premier tour entre la Ligier #26 et l'Oreca #37, les deux voitures pouvant repartir mais endommagées. Cela ne durait pas longtemps puisque la Ligier du G-Drive Racing devait s'arrêtait un long moment pour réparer sa suspension alors que l'Oreca du SMP Racing voyait son capot avant s'envoler. Du coup la lutte concernait l'autre Oreca du SMP Racing, la #27, qui menait la course un long moment avant d'être victime de problèmes moteurs, et celle du KCMG Racing qui prenait la tête dans le dernier tiers de l'épreuve et obtenait sa seconde victoire de la saison. La Ligier, en terminant quatrième, se place en vue du titre à Sao Paulo malgré ses malheurs de début de course.

En GTE Pro la lutte a impliqué les Ferrari AF Corse et l'Aston Martin #97. Après sa pole position, on pensait que l'Aston pourrait se défaire des voitures rouges mais même si le résultat final est très serré c'est bien la #51 de Bruni-Vilander qui s'impose. La contre-performance des Porsche, en particulier la #92 de Pilet-Makowiecki permet à Gimmi Bruni et Toni Vilander d'être titrés eux aussi champions même si le titre constructeur devra attendre le Brésil. En GT Am par contre Aston Martin ne rate pas le titre puisque la Vantage V8 #95 remporte une nouvelle fois la catégorie, et du même coup le titre pilotes pour le trio danois, Kristian Poulsen, David Heinemeier-Hansson et Nicky Thiim.

Avec cette nouvelle victoire, Toyota continue de parfaire son score hors Le Mans. Il est parlant de constater que Buemi et Davidson sont consacrés champions du monde (sans Nicolas Lapierre, malheureusement pour le Français) en terminant dans les profondeurs du classement alors que la saison n'est pas terminée. Le constructeur japonais a parfaitement géré sa saison, toujours à l'exception du Mans, et paraît de plus en plus facile. Les Porsche hier n'ont jamais été un vraie menace malgré la pole position et les Audi s'enfoncent dans les problèmes. La prochaine et dernière course de la saison aurait lieu à Interlagos dans deux semaines.

Crédit images : Toyota, Audi, Porsche, FIA WEC