Le conducteur du jour: l'abominable Chrysler
par Joest Jonathan Ouaknine

Le conducteur du jour: l'abominable Chrysler

Dans les années 70, un groupe de passionnés de sport auto se rend régulièrement sur les circuits. Le seul qui a une voiture, c'est "l'abominable Christian". Il accepte de les conduire dans sa Simca et Rootes travaillent chacun sur un projet de grande berline. La firme au Pentastar décide de donner la main à Rootes ; sa voiture sera vendue des deux côtés de la Manche (une première.)

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Dans les années 70, un groupe de passionnés de sport auto se rend régulièrement sur les circuits. Le seul qui a une voiture, c'est "l'abominable Christian". Il accepte de les conduire dans sa Chrysler, où il écoute en boucle The dark side of the moon. Et pas question d'arrêter la cassette ou d'écouter la radio! Combien de fois ont-ils le temps d'entendre Money avant d'arriver à Monza? Ont-ils eu le temps d'apprendre par coeur les paroles de Breathe sur le chemin du Paul Ricard? Bien des années plus tard, ce groupe racontera ses souvenirs dans Mémoires des stands. Et beaucoup de notes commencent par une allusion à la Chrysler de l'abominable Christian...A la fin des années 60, Chrysler essaye enfin de rationaliser ses filiales européennes. Simca et Rootes travaillent chacun sur un projet de grande berline. La firme au Pentastar décide de donner la main à Rootes ; sa voiture sera vendue des deux côtés de la Manche (une première.)

Bien que "made in UK", le style est très américanisé avec son aspect massif et ses lignes carrées. Le toit en simili de la voiture du jour renforce ce côté yankee. On pense immédiatement aux Ford Taunus et Opel Rekord contemporaines (elles aussi anglo-américaines.) Confiant, Chrysler table sur 100 000 unités par an.

En 1970, c'est le début de la... De la quoi, justement? Personne n'est d'accord sur sa marque: Chrysler? Simca (marque) Chrysler (sous-marque)? Simca-Chrysler? Chrysler-Simca? Pour les noms de modèles, jusqu'ici, la numération consistait en cylindrée (arrondie à la centaine) + 1 (par ex: 1301 et 1501.) Elle aurait du s'appeler 1601/1801... Mais Chrysler la nomme 160/180! Ce manque de clarté sera la première erreur.

En 1973, elle reçoit un 2 litres 110ch. Cette version prend le nom de... 2 litres. Les Européens sont alors réticents aux boites automatiques. Donc, la version 2 litres est exclusivement vendue en automatique! Avec son toit en simili et ses longues-portées, la 2 litres se prend pour un premium sportif. En pratique, à cause de la "boitoto", elle offre les mêmes performances que la 180 (97ch.) C'est une propulsion, d'où une réputation de tenue de route instable en France (où l'on s'est habitué aux tractions.) Les Anglais songent à un V6, qui ne passera pas le cap de la pré-série. Par contre, la Chrysler Ventura -la cousine australienne- a droit à un 6 cylindres-en-ligne.

En 1977, la chaine quitte Poissy pour Barreiros, en Espagne. Officiellement, il faut faire de la place pour pouvoir augmenter la production des 1307/1308/1309. En fait, les chiffres de ventes sont bien en-deçà des prévisions. En devenant espagnole, elle devient 1609/1610/2 litres. La clientèle se plaint de l'absence de diesel chez Chrysler/Simca. Barreiros produira une 180 diesel, mais uniquement pour le marché espagnol! Les Ibères ont également l'exclusivité de l'option climatisation!

Peu après, PSA rachète Chrysler Europe. Elle devient alors une "Talbot-Simca"... Mais elle conserve le Pentastar! La version 2 litres a enfin droit à une boite manuelle. De toute façon, son style a beaucoup vieilli. Elle quitte le tarif sur la pointe des pieds, en 1980. En Grande-Bretagne, où on la surnomme "big Bertha", elle reçoit enfin un badge Talbot et survit quelques mois de plus. En Espagne, elle a ses fans (notamment les chauffeurs de taxis) et elle sera produite jusqu'en 1982. Environ 250 000 voitures ont été produites en 12 ans. Puis la Tagora (dont le 2,2l est une version réalésée du 2l) prend enfin le relais...

La 160/180/2 litres est donc un cas d'école des errements commerciaux de Simca. D'autant plus que pour l'époque, la finition et l'équipement sont bien meilleurs que chez les concurrents.

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Dans les années 70, un groupe de passionnés de sport auto se rend régulièrement sur les circuits. Le seul qui a une voiture, c'est "l'abominable Christian". Il accepte de les conduire dans sa Simca et Rootes travaillent chacun sur un projet de grande berline. La firme au Pentastar décide de donner la main à Rootes ; sa voiture sera vendue des deux côtés de la Manche (une première.)

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