Gros coup de frein de GM sur l’accord avec PSA ?
par Pierre-Laurent Ribault

Gros coup de frein de GM sur l’accord avec PSA ?

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L’annonce de la garantie accordée par le gouvernement sur les emprunts de PSA n’a pas, si l’on en croit l’article publié hier par Reuters, enchanté General Motors. Vraiment pas. Avec en cerise sur le gâteau les mauvais résultats du groupe français au troisième trimestre, le résultat net serait selon l’agence de presse américaine que tout plan de rapprochement entre les deux entités serait au point mort et susceptible d’y rester jusqu'à une hypothétique conjoncture meilleure en 2014.Reuters cite des sources proches de l’affaire, dont les citations édifiantes éclaircissent nettement les positions et les motifs des uns et des autres. On sait depuis le mois dernier que, malgré les bouches explicitement cousues des deux parties, il a été envisagé la création d’une entité commune, accompagnée d’un gros chèque de la part de GM, qui reprendrait en son sein la branche automobile de PSA et Opel dans le but d'intégrer les moyens et les plateformes et d’optimiser la production.

Au-delà des belles formules sur la rationalisation, l'efficacité et le partage de la production, on se doutait qu’il s’agissait surtout pour GM de contourner l’obstacle du gouvernement et de l’Etat allemand qui se sont jusque là opposés à une restructuration massive et des fermetures de sites en Allemagne et plus globalement pour le constructeur américain de se soulager du poids d’Opel.

Les déclarations des sources côté américain citées par Reuters à l’occasion de la dépêche publiée hier confirment ces soupçons de projet de restructuration massive et partagée : “L’aide du gouvernement [français] sabote le plan”. “Les conditions de la garantie de l’Etat empêchent de nouvelles suppressions d’emploi en France, ce qui empêche le plan d'être mis en place rapidement. Ce serait politiquement impossible d’avoir des suppressions d’emploi en Allemagne uniquement”. Et si ce n'était pas encore assez explicite, Reuters cite un autre familier du dossier : “GM observe ces développements et pense : Mais qu’est-ce qu’on fait dans cette galère ? Les motivations de Peugeot ont probablement changé depuis que le gouvernement français est à la table [du conseil de surveillance]. Ils n’accepteront pas qu’Opel produise des voitures Peugeot”.

Les deux constructeurs ont démenti laconiquement que des discussions soient en cours. Si les motivations de GM de ce rapprochement apparaissent désormais nettement, on ne peut s'empêcher de se reposer la question qui revient de façon lancinante ici et ailleurs depuis le début: à l’occasion de cette alliance, PSA a sacrifié nombre de coopérations industrielles importantes et de marchés (l’Iran) pour un résultat qui se limite pour l’essentiel, et apparemment pour longtemps, a des accords limités d’achat de composants. Le jeu en valait-il la chandelle ?

A lire également. PSA : aide de l’État de sept milliards d'euros et quatre projets communs avec GMPSA : un mauvais investissement pour GM ? Et PSA/General Motors : l'annonce officielle.

Source : Reuters.

Crédit illustration : PSA.

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