La garantie de 7 milliards d'euros accordée par l'Etat français au pool bancaire de PSA en échange d'un droit de regard sur la gouvernance du groupe n'est pas le hit de l'année chez les constructeurs européens. Après la Basse Saxe, actionnaire de Volkswagen, ce sont Ford et Renault qui ont exprimé jeudi des doutes sur le bien fondé et la légalité de cette mesure en faveur de leur collègue en difficulté.

C'est tout d'abord Ford, en proie elle-même à de grandes difficultés dans un marché européen en pleine implosion et qui vient d'annoncer la fermeture de deux usines et une réduction drastique des activités de la troisième, qui a indiqué par la voix du président de sa branche européenne Stephen Odell que la légalité de l'aide est l'objet de gros doutes de la part des autres constructeurs et sera examinée attentivement. "Je ne pense pas qu'il soit viable dans un tel contexte économique de maintenir la compétitivité d'une entreprise par le support d'un gouvernement".

Mais c'est Renault, dont l'Etat est pourtant actionnaire à hauteur de 15%, qui porte le coup de pied de l'âne via une déclaration plutôt glaciale de son directeur financier Dominique Thormann au sujet de l'aide en question : "Nous prêterons grande attention à la forme qu'elle prendra, et une fois que nous aurons compris les détails précis du dispositif, notre intérêt sera qu'il n'y ait aucune distorsion de concurrence, c'est tout ce que je peux dire à ce stade".

Rappellons que la Commission Européenne ne s'est pas encore officiellement penchée sur la question et qu'il est donc trop tôt pour dire si cette mesure est recevable ou non.

Cette touchante unanimité dans la promotion par ses pairs de la non-assistance à constructeur en danger doit faire particulièrement chaud au coeur chez PSA. Au-to, ton univers impitoya-a-bleu...

Source : Reuters

Crédit image : PSA

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