Super GT, Formula Nippon : Fuji Sprint Cup 2011
par Pierre-Laurent Ribault

Super GT, Formula Nippon : Fuji Sprint Cup 2011

Comme en 2010, la Japan Automobile Federation (JAF) a organisé le week-end dernier une grande manifestation pour marquer la fin de la saison de sport auto au Japon. La Fuji Sprint Cup regroupe la Formula Nippon et le Super GT, les deux disciplines majeures, pour une série de courses Sprint disputées hors championnats (les deux sont finis) où le seul enjeu, outre des primes conséquentes, est le prestige de la victoire.

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La façon de courir est un peu différente de l'habitude. Les courses sont des sprints de 100 km, départ arrêté, disputés sans arrêt ni changement de pilote. Pour associer le public, les pilotes dans toutes les catégories mais aussi les spectateurs sont divisés en deux groupes Est et Ouest, et tout est bon pour marquer des points, depuis le chiffre d'affaires de la buvette "Est" contre celui du magasin de miniatures "Ouest" jusqu'au résultat des épreuves, et le camp vainqueur est dévoilé le dimanche soir lors d'une cérémonie festive regroupant tous les pilotes du week-end devant la grande tribune. Quand le temps a décidé d'être parfait, comme c'était le cas dimanche, toute l'affaire, qui baigne dans une ambiance relax de fin d'année scolaire, est tout à fait sympathique. Voici un reportage en images du week-end.

Samedi 12 novembre 2011

A manifestation spéciale, protocole spécial, avec une cérémonie d'ouverture rassemblant tout le monde en face de la grande tribune : mécaniciens, patrons d'écurie, pilotes et race queens. A l'extrême gauche sur la photo on reconnaît Satoru Nakajima, l'ex-pilote F1 Lotus et aujourd'hui patron d'écurie respecté.

L'hymne national, un moment important dans le protocole des courses, était interprété par le chanteur du groupe Earthshaker, grand fan de course auto, apparition régulière sur les courses de Formula Nippon. Le Hair Metal n'est pas mort.

La journée de samedi commençait par la qualification de l'épreuve de Formula Nippon, disputée sur le format du Super Lap avec en plus quelques points bonus pour la plus grande vitesse au bout de la très longue ligne droite du Fuji Speedway... Le plus rapide à cet exercice particulier était Yuji Kunimoto avec 307 km/h.

Mais la pole position revenait au champion 2010 Joao Paolo de Oliveira, alors que André Lotterer, le champion 2011, souffrait de rapports de boîte inadaptés et devait se contenter du 6ème temps.

Après la qualification des monoplaces avait lieu la première course de GT300. Sans surprise, les voitures les plus en vue de l'année abordaient le premier virage en tête, la BMW Hatsune Miku #4 de Nobuteru Taniguchi devant la Porsche Hankook #33 et la Ferrari 458 GTC JIM Gainer #11.

Taniguchi faisait la course en tête, mais Tomonobu Fuji sur la Porsche portait une attaque surprise dans le dernier virage, et Taniguchi ne devait qu'à la puissance du V8 de la BMW de franchir la ligne de quelques centimètres devant le museau de la 911.

Le pilote, sitôt sorti de sa voiture, se livrait à une des facéties dont il est coutumier en mimant le "Safe!" des arbitres de baseball lorsque le point est acquis in extremis, à la grande joie des photographes et mécanos arrivés pour le féliciter.

La troisième marche du podium revenait à la vénérable Garaiya #43 de Kosuke Matsuura, une auto qui prendra le chemin du musée pour 2012, n'étant plus conforme avec le réglement de la catégorie GT300 limitée désormais aux GT3-FIA et aux silhouette JAF-GT.

Pour terminer la journée, la première manche du GT500 démarrait avec, comme pour le GT300, les champions récemment couronnés à la manoeuvre via Ronnie Quintarelli, intouchable du départ à l'arrivée dans la GT-R Mola #46.

Une autre GT-R le suivait, preuve que la voiture de Nissan était largement dominatrice cette saison : la #12 Impul de JP de Oliveira.

C'était d'autant plus vrai que la voiture de loin la plus rapide en piste était la #23 Nismo de Benoît Tréluyer, victime malheureusement d'une crevaison en début de course, ce qui ne l'empêchait pas de signer le meilleur tour pour l'honneur une fois ses pneus remplacés.

La troisième marche du podium était pour Juichi Wakisaka qui l'obtenait après un duel somptueux contre son ex-coéquipier chez TOM'S, André Lotterer. Les deux hommes se connaissent parfaitement et savaient exactement jusqu'où aller dans la bagarre, un régal pour les spectateurs.

Dimanche 13 novembre 2011

Comme la veille, la journée, à la météo splendide contrairement au samedi nuageux, commençait par une cérémonie d'ouverture où toutes les voitures s'alignaient en grille, Formula Nippon et GT confondues.

Les discussions allaient bon train, ici Benoît Tréluyer (de dos) et Loïc Duval, s'entretenant vraisemblablement du grand sujet du jour, le calendrier WEC publié la veille. Les deux hommes, comme André Lotterer et Kazuki Nakajima, ont de grandes chances d'être intégrés dans les équipages pour l'endurance et ne pourront pas dans ce cas poursuivre leur carrière en Super GT... Cruel dilemme à la clé.

Comme la veille, la première épreuve du jour était la course de Formula Nippon. Une promenade de santé pour JP de Oliveira, qui continuait son beau week-end après la seconde place la veille en GT500.

Son dauphin était Hiroaki Ishiura, pilote très régulier mais qui manque jusqu'à présent de la pointe de vitesse lui permettant de gagner.

Et c'est Kazuki Nakajima qui s'emparait de la troisième place, une performance qui reflète une bonne première saison en Formula Nippon où il termine dauphin au championnat.

Avant de passer aux deux épreuves de Super GT, la course annuelle des vieilles gloires, la Legends Cup, était très attendue du public. Les meilleurs pilotes japonais des quarante dernières années devaient s'escrimer dans des CR-Z identiques préparées par Mugen. Avant d'en découdre, les pilotes étaient présentés au public avec sur le grand écran une photo de leur jeunesse contrastant avec les cheveux blancs de 2011. A leur honneur, la plupart avaient revêtu leur combinaison qui d'époque, qui empruntée à un pilote en activité, signe d'un physique sinon intact du moins raisonnablement entretenu. Ici le nouveau venu de cette année, Yojiro Terada, bien connu des habitués des 24 heures du Mans.

Evidemment, la retraite n'a aucunement rendu ces messieurs plus calmes, au contraire, et la course fut, comme on dit en rugby, virile mais correcte. C'est Masahiro Hasemi qui l'a emporté devant Takahashi Kunimitsu et Satoru Nakajima.

De façon plus générale, cette dernière après-midi de la saison, avec tout un hiver pour réparer/préparer les autos en perspective, incitait les pilotes à se lâcher et les deux dernières courses furent pour le moins turbulentes. La première victime en GT300 fut la Legacy B4 #62 envoyée en tête-à-queue dans un nuage de fumée, qui devait faire une belle remontée par la suite.

La seconde course de GT300 fut remportée comme la première par la BMW Z4 Hatsune Miku, cette fois avec Taku Bamba au volant. Il eut à travailler un peu plus que Taniguchi en première manche, étant parti du milieu de la grille.

Et comme lors de la première course, c'est la Porsche Hankook #33 qui prenait la seconde marche du podium aux mains de Masami Kageyama.

Un autre vétéran toujours très rapide, Tetsuya Tanaka, assura la 3ème position pour la Ferrari 458 JIM Gainer, qui sera normalement rejointe l'année prochaine par une ou deux 458 GT3.

Dernière épreuve du week-end, la course de GT500 a commencé par une grosse bousculade sur la grille, ce qui a donné à l'occasion aux spectateurs de voir pendant un tour une Nissan GT-R "toute nue". On la préfère avec le capot, à vrai dire.

Les Honda n'avaient pas fait de vagues en première manche, mais les conditions plutôt douces du dimanche après-midi leur ont parfaitement convenu et c'est Takuya Izawa sur la HSV-010 Raybrig #100 qui a remporté la course devant la GT-R #46.

Une autre HSV-010, la #17 de Toshihiro Kaneishi récupérait opportunément la troisième marche du podium après qu'André Couto et Kazuki Nakajima se soient accrochés, donnant lieu à des discussions nourries entre pilotes après la course.

Loïc Duval, lui, décrochait une correcte 5ème position avec une auto manquant un peu de mise au point du fait de l'accrochage de son équipier Takashi Kogure, envoyé en tête à queue bien malgré lui en début de première manche.

Il faisait nuit lorsque la cérémonie de clôture se terminait dans les fumigènes et les paillettes, signalant la fin d'un week-end très réussi, et qui pour sa deuxième édition a déjà les allures d'une tradition bien ancrée.

Crédit photos : PLR/le blog auto

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Pour résumer

Comme en 2010, la Japan Automobile Federation (JAF) a organisé le week-end dernier une grande manifestation pour marquer la fin de la saison de sport auto au Japon. La Fuji Sprint Cup regroupe la Formula Nippon et le Super GT, les deux disciplines majeures, pour une série de courses Sprint disputées hors championnats (les deux sont finis) où le seul enjeu, outre des primes conséquentes, est le prestige de la victoire.

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