A la découverte de trésors cachés: une petite collection privée
par Bernard Muller

A la découverte de trésors cachés: une petite collection privée

Lorsque l’on est passionné de voitures, on l’est 24h/24, 7j/7. Ainsi, il nous arrive parfois de tomber par hasard sur des voitures ou des personnages, alors que ce n’était pas du tout notre intention première. C’est un peu ce qui m’est arrivé ce weekend de Pâques…

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Lorsque l’on est passionné de voitures, on l’est 24h/24, 7j/7. Ainsi, il nous arrive parfois de tomber par hasard sur des voitures ou des personnages, alors que ce n’était pas du tout notre intention première. C’est un peu ce qui m’est arrivé ce weekend de Pâques…

Après un bon déjeuner de Pâques que j’avais passé chez ma famille en Alsace, je décidais de faire un petit tour de vélo, histoire de digérer un peu. Petite sortie légère en VTT à travers les sentiers et les champs, en passant par de petits villages de la plaine d’Alsace. Sortie légère, ce qui signifie malheureusement, sans mon fidèle APN qui d’habitude ne me quitte jamais (mais vous connaissez tous la loi de Murphy...). Les photos ont donc été prises par mon téléphone,  d’où la piètre qualité.

Après à peine 5km, me voici dans ce petit village du Sud de Strasbourg, perdu dans les champs. Soudain, j’ai l’œil attiré par un rouge vif (ca se voit bien sur le fond vert des champs). Je m’approche et découvre cette magnifique Panhard 24ct de 1964 en superbe état. Je peste déjà de ne pas avoir pris mon APN, et descend de mon fidèle destrier pour immortaliser l’engin. Heureusement, mon téléphone portable prend aussi des photos...

A ce moment, le propriétaire arrive et me demande ce que je fais là. Je lui explique que je suis passionné de voitures et que je ne peux rester indifférent devant la superbe Panhard coupé. En fait, le propriétaire est président d’un club Panhard et en possède en tout 7. Celle-ci roule quasi quotidiennement.

Son ami, propriétaire de la demeure devant laquelle est garée la Panhard 24ct, nous rejoint. Après quelques mots, je l’interroge sur les quelques voitures (ou plutôt carcasses) que l’on peut apercevoir. Il me propose alors, avec 2-3 autres personnes qui passaient par là, de nous faire découvrir sa collection dont voici quelques modèles marquants.

Certes, nous sommes loin de la collection privée de Ralph Lauren, mais tout de même.

Commençons par cette Salmson G72 Randonnée de 1951. Vous ne connaissez peut-être pas cette marque, c’est pourtant une marque française fondée en 1913 par Emile Salmson. Ce dernier a commencé dans les affaires en fabriquant des pompes pour travaux publiques et des moteurs à vapeur à partir de 1890. En 1909, il se diversifie dans la fabrication de moteurs d’avion. En 1913, se créé la Société des Moteurs Salmson (SMS), basée a Billancourt, qui va développer des aéroplanes. Pendant la 1ère guerre mondiale, la SMS fabrique des moteurs d’avion, des machines outils, des bi-plans...

A la fin de la guerre, la SMS se reconvertit, avec succès, surtout dans le domaine sportif, dans la fabrication de cyclecars.

La première voiture, la 10HP Type D sort en fin 1922, mais l’activité aéronautique continue également.

La crise de 1929 portera un rude coup à l’entreprise, amplifié encore par la guerre et la concurrence des Citroën Traction Avant 15-Six. Le dernier avion sortira en juin 1956. L’activité automobile ne se relèvera pas non plus. Elle sera rachetée à plusieurs reprises, mais la SMS disparaitra finalement en 1962. La production automobile a cessé en 1957.

Le nom Salmson quant à lui, demeurera sur les pompes et existe encore aujourd’hui.

Cette Samson G-72 Randonnée fut le dernier modèle de la marque (avec un dérivé coupé) et fut construite à environs 500 exemplaires entre 1950 et 1954. Cette berline est propulsée par un moteur 4 cylindres en ligne de 2,2l développant 70 chevaux.

La star de la collection est sans conteste la Chrysler Windsor luxe de 1946 dans un état d’origine exceptionnel. Car oui, cette voiture est totalement d’origine, même la peinture. Un bon moyen de  savoir si celle-ci a été refaite est d’observer la peinture au niveau du bord gauche du capot. Celle-ci devrait laisser apparaitre une tache, à cause de l’acidité de la batterie juste en dessous. Cette voiture vous rappelle d’ailleurs peut-être quelque chose, c’était celle dans laquelle Miss Daisy eut un accident dans le film « Driving Miss Daisy ». Le maniement complexe est particulier de la boite de vitesse, explique d’ailleurs cet accident. Cette Windsor correspond au 2e niveau de finition qui en comprenait 4, dans l’ordre : La Royale, La Windsor, La Saratoga et la New Yorker. La différence entre ces niveaux se jouait au niveau des équipements et des motorisations. La Windsor et New Yorker étaient également disponibles en version Town & Country, avec plaquage en bois.

Plusieurs carrosseries étaient disponible : berline, coupé (celle-ci), cabriolet, version allongée, et comme motorisation, les Royal et Windsor avaient droit à un 6 cylindres produisant 114ch, tandis que les Saratoga et New Yorker utilisaient un 8 cylindres.

Le plus étonnant est que le propriétaire ne sort jamais la voiture du garage, il y a donc très peu de personnes qui ont pu l’admirer. La mécanique est pourtant en parfait état, et elle démarra au quart de tour. Petite anecdote : selon son propriétaire, cette Windsor fut l’une des premières voitures conçues pour les femmes, la preuve : le frein à main clignote s’il n’est pas desserré et que le moteur tourne…

Autres véhicules marquant de cette collection privée : cette Mercury Montclair, modèle des années 1955-56 accompagnée d’une Buick Century Station Wagon également de 1956, qui attendent sagement qu’on daigne bien s’occuper d’elles.

Dans la grange à côté, attendent encore cette superbe Buick Skylark, de 1965. Derrière elle, une Volvo P1800 qui ne sera sans doute plus récupérable.

Dans une autre grange à côté, mais encombré, d’autres modèles, saurez-vous les reconnaitre ? Indice, l’une d’elle porte le badge d’une marque américano européenne… Et oui, celle de droite est une Opel Kapitän, modèle entre 1951 et 1953, motorisé par un 6 cylindres en ligne de 2,5l, développant la puissance phénoménale d’environs 55 ch... Des idées sur le modèle de gauche ?

Pour finir la visite, un voisin attiré par cette visite privée nous propose de voir son acquisition : une Citroën 2CV de 1956, quasiment dans son jus...

Ainsi se termine cette visite, autant dire que la ballade  à vélo fut courte.

N’hésitez pas à nous faire partager vos collections ou découvertes, il serait dommage que de tels trésors restent cachés.

J’en profite enfin pour faire passer un message : si vous avez à disposition un pont pour voiture, dans les environs de Strasbourg, le collectionneur de Panhard en recherche un pour quelques travaux. Nous ferons passer l’information.

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Pour résumer

Lorsque l’on est passionné de voitures, on l’est 24h/24, 7j/7. Ainsi, il nous arrive parfois de tomber par hasard sur des voitures ou des personnages, alors que ce n’était pas du tout notre intention première. C’est un peu ce qui m’est arrivé ce weekend de Pâques…

Bernard Muller
Rédacteur
Bernard Muller

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