Essai Volvo C30 T5 : l'ogre aux yeux de sirène (3/3)
par Nicolas Meunier

Essai Volvo C30 T5 : l'ogre aux yeux de sirène (3/3)

Bien qu’elle ne soit pas intitulée « naughty Volvo » (Volvo sauvage) comme l’est la nouvelle S60, la C30 T5 s’annonce tout de même assez remuante. Cinq cylindres turbo (ce qui rappelle une certaine Ford Focus RS qui utilise le même moteur dans une version boostée) de 230ch, voilà une mécanique singulière pour une compacte singulière…

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Bien qu’elle ne soit pas intitulée « naughty Volvo » (Volvo sauvage) comme l’est la nouvelle S60, la C30 T5 s’annonce tout de même assez remuante. Cinq cylindres turbo (ce qui rappelle une certaine Ford Focus RS qui utilise le même moteur dans une version boostée) de 230ch, voilà une mécanique singulière pour une compacte singulière…

Question style, notre T5 d’essai faisait plutôt dans la discrétion. En finition R Design, elle présente un look plutôt dynamique, sans en faire trop. Uniformément noire donc sans les bas de caisse en accessoire qui équipaient la D5, elle mêle agréablement élégance et agressivité. Cette configuration est toutefois loin d’être la plus originale.

A l’intérieur, la R Design présente bien, grâce notamment à une console centrale recouverte d’un aluminium gravé d’un motif en forme d’onde. Pour le reste, c’est tout noir, comme à l’extérieur. Une ambiance sobre et sans chichi qui mériterait tout de même un peu de couleur.

Au démarrage, le T5 s’éveille d’une voix rauque. Quasiment inaudible à bas régimes, il émet un sifflement de turbo très aéronautique lorsqu’on effleure l’accélérateur. Si on appuie plus franchement, c’est un borborygme d’ogre qui se fait entendre. Un son toutefois plus feutré que celui, carrément sauvage, de la Focus RS. D’ailleurs, ce cinq cylindres n’a pas que le bruit de l’ogre, il en a aussi l’appétit. Nous avons relevé ainsi une consommation moyenne de 16,5l lors de notre essai, comportant certes beaucoup de trajet urbain et une portion routière dynamique, sans être de l’attaque exagrée. En ville avec une circulation très peu chargée et une conduite coulée, j’ai réussi à faire descendre l’ordinateur de bord à 12,2l. Des chiffres qui semblent excessifs par rapport à la concurrence.

Reste un agrément de conduite non négligeable. Le T5 reprend dès les bas régimes avec une souplesse remarquable, autorisant une conduite douce au quotidien grâce à son couple. Le confort général est lui des plus honorables alors que le rayon de braquage reste tout à fait correct, malgré l’importante place que prend sous le capot ce cinq cylindres placé transversalement. Quant aux commandes, elles s’avèrent douce, la boîte étant en particulier d’un maniement agréable. Au quotidien, la C30 se montre donc des plus recommandables, d’autant que les passagers arrière disposent de vrais sièges (attention ce n’est qu’une quatre places). Et puisqu’on en est aux sièges, il faut bien louer leur confort, à l’avant comme à l’arrière.

Dès qu’on hausse le rythme, la C30 change de visage, devenant presque brutale. Le turbo vous fait alors ressentir un coup de pied aux fesses à chaque changement de rapport alors que le train avant se débat comme un beau diable, remontant force effets de couple dans le volant. Quant à l’équilibre du châssis, il est clairement sous-vireur. La masse du T5 tire le train avant vers l’extérieur du virage, donnant l’étrange impression de conduire avec une enclume sur le capot. A part cette dernière caractéristique, les sensations sont à peu près celles ressenties au volant d’une Focus RS (celle-ci maîtrise son sous-virage grâce à l’incroyable adhérence de son train avant à pivot découplé), en plus feutré et moins puissant. Aller vite réclame de ne pas ménager ses efforts, brusquer l’auto pour la faire rentrer en virage avant de l’en faire sortir tout en force, en contrôlant comme on peut le couple débordant. On joue alors avec la limite d’adhérence du train avant, ressentie via une direction qui remonte les informations d’une manière correcte, même si elle aurait pu être plus intuitive (le prix à payer pour avoir une certaine douceur dans les manœuvres en ville). Tout cela n’est pas d’une grande finesse mais c’est plaisant et peu d’autos se mènent de la sorte.

Cette C30 T5 se présente donc comme une proposition originale sur le segment. Le tarif de la T5 débute à partir de 28 590€, pouvant monter bien plus haut au gré des options. A comparer aux 36 750€ d’une BMW 130i, certes plus puissante. Ni vraiment sportive ni totalement grand tourisme, la C30 T5 parvient à concilier plutôt honorablement ces deux aspects grâce à un moteur à deux visages, très feutré en usage coulé et sonnant la charge en conduite rapide. Dommage simplement qu’il impose une telle facture à la pompe, sinon on se laisserait tenter sans aucune hésitation ou presque par cette suédoise au charme un peu rustre.

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Bien qu’elle ne soit pas intitulée « naughty Volvo » (Volvo sauvage) comme l’est la nouvelle S60, la C30 T5 s’annonce tout de même assez remuante. Cinq cylindres turbo (ce qui rappelle une certaine Ford Focus RS qui utilise le même moteur dans une version boostée) de 230ch, voilà une mécanique singulière pour une compacte singulière…

Nicolas Meunier
Rédacteur
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